All texts and images by Gaelle Konak (unless stated)




Monday 12 December 2011



Walk to edge of the water
And look for a clue
We are not what we seem
So temporary
Unexpected
The most precious jewels
All that is worth
Seeing and feeling at all.

Cerfs-Volants



Vivre et être humain. Telle est la tâche qui nous est donnée. Ordonnée. Mais comment? Comment sortir de l’osmose et accepter d’être seul? Comment faire semblant qu’on durera toujours et prendre part à la partie qui est jouée d’avance? Comment sourire et se lever et rester debout et résister, résister à l’appel de la terre, rester chaud et mouvant et vivant?

Leur vie ne tient qu’à un fil. Leurs os et leur peau : des brindilles et du papier. Le souffle de vie est imprévisible, subi. Leur existence : que du vent. Ils volent follement, sans contrôle, sans aller nulle part. Ils flottent et tournent quelques instants puis tombent et se brisent. Les
Il n’y a pas de liberté -quelqu’un me retient, me rappelle à la terre.
Il n’y a pas de sécurité -je ne suis qu’un fétu de papier au bout d’un fil qui peut se casser, retenu par un autre qui peut me lâcher.

Les yeux des cerfs-volants ne regardent pas. Les sourires des cerfs-volants ne sourient pas. Ils dérivent.
Ils me parlent de l’effroi de devenir humain. Réaliser qu’on n’a vraiment sa place ni en haut ni en bas, qu’on est fragile et sans contrôle, qu’à tout moment on peut tomber et qu’un jour on tombera. Alors on se colle un sourire de papier mâché et on se barbouille les yeux pour maquiller les larmes et la peur et la lassitude qui nous prennent alors, on étend les bras comme un condamné et on laisse la brise -ou la tempête- nous emmener en voyage. Pour oublier. Oublier ce que c’est que d’être humain. (‘Ne me lache-pas!’)

Ces cerfs-volants ont également le “vrai” goût de l’enfance qui est tout sauf l’innocente croisière que l’on se plait à croire. Ils mélangent sans tabou le rêve et le cauchemar, le jeu et l’angoisse, de toutes ces turbulences auxquelles on doit faire face avant même de savoir mettre des mots dessus (‘je suis là!’). Ils sont lancés comme des appels à l’humour et au jeu pour résister à la terreur et au désespoir. Fragiles mais colorés, chargés mais légers, les cerfs-volants ironisent. Ils ne sont pas ce qu’ils ont l’air d’être.


(Introduction written for artist Alain Ponçon on his work "Cerfs-Volants". Pictured "Fantômes" copyright Alain Ponçon


Saturday 3 December 2011

Night Time Story

"Quitte ces vêtements de soleil érodé
Plus un bruit dans le bois
Que quelques pierres qui pleurent
Que quelques enfants morts
Qui rient entre les ronces."
 

Home (again)

I will remember the paths and the trees and the way the sun met us all, tattooing something more eternal and more godly than we were ever aware of into our very eyes and bones and hearts.
 

Thursday 1 December 2011

Parakeet

If only you had believed me.
I read you the words of wiser fools before us, and pointed at the holes and tears in the fabric of our hopes. I warned you against the brightness of the sun and the flame that would consume our paper wings. I desperately clutched at you like water flowing through my inadequate embrace. But you were like a cage bird and flew out the window. And so I'll close my eyes to the shadow of the cat and the hawk, and cover my ears to the laughter of children with blowpipes. And I will leave a bit of bread and water by my window.


You


Your eyes,
Like that cold bunch of beauty
I picked that day in the morning fog
And brought back to warm up
In the corner of my heart.